Le temps s'est rafraîchi, les vacances sont terminées pour la plupart d'entre nous et le secteur du tourisme, toujours en deuil pour une période indéfinie, compte ses recettes et fait des plans et des espoirs pour l'avenir. La crise sanitaire a porté un coup sévère au tourisme, le secteur économique le plus touché, le premier à être fermé par la pandémie et très probablement le dernier à être entièrement rouvert. Et malgré la volonté évidente du secteur de se remettre progressivement de ce choc, il doit encore s'adapter aux nouvelles tendances de consommation. Au triste état du tourisme actuel s'ajoute celui du touriste laissé en vacances forcées, chez lui, devant les écrans. Cependant, l'industrie touristique refuse de rejoindre les verts pâturages et s'efforce de trouver une issue à la crise. Tous les représentants de l'industrie du tourisme du bassin lémanique ont compris que ce n'est qu'ensemble qu'ils pourront sortir de la situation critique actuelle. Ils saisissent donc toutes les occasions de discuter des scénarios possibles, en analysant tous les aspects de la reprise économique tant attendue.
Quelques projets et conclusions ont été esquissés jeudi dernier, 7 octobre 2021, à l'Hôtel Mövenpick de Genève, lors de la Convention d'affaires de l'Union Lémanique des Chambres de Commerce (Ain, Genève, Haute-Savoie, Valais et Vaud), une réunion à laquelle ont participé une centaine des représentants d'offices du tourisme, d'établissements hôteliers, d'agences de voyage ou d'associations de promotion touristique, ainsi que quelques journalistes. Cette réunion avait pour but d'évaluer la situation du tourisme lémanique dans le contexte socio-économique et sanitaire actuel, mais aussi de faire une prévision plus réaliste de l'évolution de l'industrie dans les années à venir. C’étaient du moins les intentions communiquées par les initiateurs.
Il y a eu près de six heures de discussions dominées par les enjeux du tourisme lémanique. Ainsi, avant qu'elle ne devienne la destination préférée de la majorité des touristes locaux et étrangers - que les acteurs locaux souhaitent, il reste un certain nombre de problèmes à résoudre et plusieurs besoins urgents. Si ce n'est pas nécessairement dans cet ordre, ils ont parlé de: l'augmentation du rôle de l'élément numérique pour sortir le secteur du tourisme du choc causé par la pandémie; la nécessité de s'adapter rapidement aux nouvelles demandes du marché; le développement de solutions pour un tourisme durable dans le contexte de l'urgence climatique; l'identification d'alternatives à court et moyen terme adaptées aux nouvelles habitudes de consommation; l'attraction, le recrutement et la motivation du personnel pour atténuer les effets de la crise actuelle.
Il existe des espoirs, des solutions et des propositions de projets. Tout le monde a des questions, mais personne n'a encore de réponses définitives. Il est évident qu'il y a eu une remise à zéro du niveau général de la confiance sociale et que, pour longtemps encore, le tourisme lémanique sera lié à ses propres citoyens, français ou suisses, les seuls acceptées à se déplacer dans la région en cas d'éventuelles restrictions de circulation, à la prise et au respect de mesures strictes de contrôle d'hygiène, de la femme de chambre ou du serveur au client de l'hôtellerie et de la restauration. Et ce qui est plus inquiétant, c'est qu'une industrie au visage masqué va pousser les touristes à reporter leurs projets de voyage ou à se rendre dans des destinations plus isolées. Pour ma part, je maintiens que les acteurs du tourisme doivent rapidement trouver des solutions pour que cette crise ne se transforme pas en une apocalypse à l'échelle du système. Nous avons tous besoin d'un tourisme de qualité, durable et responsable, mais qui ne peut être relancé uniquement par des stratégies de marketing ingénieuses et agressives.